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Nul, malgré les rayons pendant l’aube aperçus,
N’a plus d’ombre en son âme et plus d’espoirs déçus ;
Nul n’a mieux, en tout temps, reconnu sur sa voie
La tristesse présente au fond de toute joie.

Mais oublie, ô poète ! et monte avec tes vers,
Puisqu’ils portent Psyché dans un autre univers ;
Puisqu’au nombre des dieux tu l’as déjà placée,
Ah ! parle-nous du ciel sans arrière-pensée !
Parle-nous d’idéal, de l’époux inconnu,
Et du jour de l’hymen, qu’il soit ou non venu !
Oublie une heure encore, et fais trêve à la plainte.
Laisse arriver à nous l’écho de l’hymne sainte
Qu’à la fille d’Ëros, tout étant consommé,
Au bruit des lyres d’or, dit l’Olympe charmé.