Page:Laprade - Œuvres poétiques, Psyché, Lemerre.djvu/138

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Tantôt des voluptés les asiles lointains
Abritent leur amour ; ou, dans les gais festins,
Parmi les immortels qui cherchent leur sourire,
Ils échangent tous deux et la coupe et la lyre ;
Ou la flûte conduit leurs pas entrelacés
Sur les modes divers à la danse tracés.

Tantôt penchés ensemble au bord des sources vives,
Ils tiennent sur les flots leurs âmes attentives ;
Des nids et des bourgeons surprenant les secrets,
Ils écoutent germer les célestes forêts.

Convive du nectar, à l’Amour même unie,
Psyché revêt des dieux la nature infinie.
Tous ses jours, mesurés comme on mesure au ciel,
Ne forment qu’un instant, mais il est éternel.
Sans s’épuiser jamais aux plaisirs qu’elle goûte
Des biens déjà sentis la volupté s’ajoute ;
Et, des fleuves d’en haut merveilleux réservoir,
Son cœur toujours rempli, peut toujours recevoir.