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Ta tâche est accomplie, et Dieu t’ouvre son sein.
Ton œil dans l’idéal peut plonger sans larcin ;
Un astre y brille au lieu de la lampe première.
Viens connaître l’époux sur un lit de lumière ;
Nous nous réjouissons d’entendre dans le ciel
Sur vos lèvres chanter un baiser éternel !

« Vers la terre d’épreuve où gît ta pale amante,
Toi, vole, ô jeune Éros ! sur sa tête charmante
L’extatique désir brisé dans son effort
Répand un froid sommeil avant-coureur de mort.
Serre-la dans tes bras, vole, et nous la ramène ;
Ses roses renaîtront au feu de ton haleine ;
Les Grâces, la prenant à la porte des cieux,
Au son des lyres d’or feront ouvrir ses yeux. »