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Un sommet inconnu même aux regards de l’aigle,
Une belle cité dont l’amour est la règle,
Où le parfait accord résonne à tous moments.
Où la paix en un seul fond tous les éléments,
En son immensité riante et constellée,
Voit des dieux immortels la sereine assemblée.

Au bord des puits sacrés, sources des grandes eaux,
Là, des arbres vivants étendent leurs rameaux ;
De leurs fruits lumineux et des parfums qu’ils versent,
Jusqu’au fond des vallons les germes se dispersent.
Là, les astres errant avant de flamboyer
Allument leurs rayons à l’éternel foyer ;
L’être à flots abondants qui jaillit de ce centre
Sans cesse à flots égaux comme à son terme y rentre.

Là, tournent gravement, d’un pas mélodieux,
Les heures mesurant les voluptés aux dieux ;
Et les pieds des Saisons dessinent avec elles
Les contours variés des danses éternelles.
Chaque Muse à son tour de ces groupes charmants
Soumet aux rhythmes saints les joyeux mouvements,