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Déjà pour t’enlever au sein des harmonies,
L’époux a déployé ses ailes infinies.
L’invisible s’avance et t’ouvre son séjour.
Le ciel que tu perdis t’est rendu dès ce jour ;
Car ton cœur, ô Psyché ! sut bien remplir sa tache
De souffrir sans blasphème et d’aimer sans relâche.

Prends courage, ô mon âme ! et marche jusqu’au soir ;
Pour atteindre le but, il suffit de vouloir.
Le désir, le désir survivant à la tombe,
Continue à monter quand notre corps y tombe.
Va donc comme Psyché vers l’éternel amant ;
Cours au-devant de Dieu jusqu’à l’épuisement.
Au seuil d’un autre monde où la route s’achève,
Dieu fait souffler sur nous un vent qui nous enlève,
Et l’homme, enfin tiré de la nuit et du mal,
Joyeux et pur s’éveille au sein de l’idéal.