Page:Laprade - Œuvres poétiques, Psyché, Lemerre.djvu/107

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.








ÉPILOGUE



Quel sentier, unissant les sphères l’une à l’autre,
Jusqu’au monde idéal mène au sortir du nôtre ?
Quel vent souffle du ciel pour aider notre essor
Sur les degrés divers de cette échelle d’or ?
Comment, sans se confondre, atteignant jusqu’au maître,
Se touchent les anneaux de la chaîne de l’être ?…
Je ne sais ! Qui dira comment l’être est éclos,
Comment au sein du vide a germé le chaos ?…

Qui sait d’où tu venais quand la jeune nature,
Déployant sous tes pieds sa robe de verdure,
Amena ses enfants rangés autour de toi,
Te saluer en chœur comme on salue un roi ?
Loin de ce dieu qui t’aime et qui te frappe encore,
Que fais-tu sur la terre, ô Psyché ?… je l’ignore.

Mais j’en crois le concert des peuples et des temps
Par qui Dieu se révèle en signes éclatants ;
J’en crois aussi la voix de ce verbe suprême
Qui parle irrésistible au dedans de moi-même ;
Qui siège au fond des cœurs comme dans sa maison,
Illuminant tout homme à travers la Raison.