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CHANT TROISIÈME


LES RÉFRACTAIRES



Encor chargé du lit, des coffres, de la table,
Au milieu de la cour, le timon sur le sable,
Le char était penché ; les bœufs au poil fumant,
Déliés au soleil, ruminaient lentement.
Et du maïs en tas, près de l’étable ouverte,
Broutaient la feuille épaisse et la tige encor verte.

Servantes et valets, du char sur l’escalier
Transportaient les débris d’un humble mobilier ;
Et, mesurant aux bœufs l’herbe et la paille fraîche,
Le prudent maître errait du fenil à la crèche.

Là-haut, par le vitrail, une figure en pleurs,
Écartant le jasmin, s’encadre dans les fleurs :