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XLII

PÈLERINAGE



Après le cher pays où dorment les ancêtres,
Ayez vos lieux sacrés, charme du souvenir,
Où, sans cesse appelé, l’on aime à revenir
Sous les toits des amis, sur les traces des maîtres.
Le soir tombant, c’est là que l’on peut rajeunir,
Qu’on retrouve la joie avec le don des larmes ;
Là qu’après le combat on retrempe ses armes,
Que la voix du passé nous parle d’avenir.
J’ai refait, pas à pas, le chemin de mon père ;
Vous referez le mien, chers enfants, je l’espère ;
Vous reviendrez pour moi, pour l’aïeul vénéré,
Partout où j’ai souri, partout où j’ai pleuré.

Sous un ciel lumineux comme celui d’Attique,