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XXVIII

DE LÀ-HAUT





Quand Dieu me prendra pour toujours
Dans son paradis que j’envie,
Il me laissera mes amours
Et les chers soucis de ma vie.

Si je n’emportais tout mon cœur,
Tout mon cœur de fils et de père,
Que ferais-je de mon bonheur ?
Mieux vaudrait encor cette terre.

Mais je sais qu’à travers les cieux,
Du sein de la clarté profonde,
Je vous suivrai toujours des yeux
Dans ce cher petit coin du monde.