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XXVII

ILS SONT MA VIE





Je suis vieux et presque un aïeul ;
Et, si la maison n’était pleine,
Je me sentirais vivre à peine…
N’étant plus rien, si j’étais seul !

Je serais muet, mort peut-être ;
Je n’aurais plus espoir ni foi,
Si chez vous je ne voyais naître
Ce que l’âge a détruit chez moi ;

Si, déjà, vos jeunes arbustes,
Sous mes baisers et sous mes pleurs,
Chargés de feuilles et de fleurs,
Ne poussaient des branches robustes ;