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LE LIVRE D’UN PÈRE.

Jamais en trottinant près d’elle
Le cher petit n’était tombé.

Qu’on le taquine ou qu’on le gronde,
On verra si la bonne sœur,
La servante de tout le monde,
Sait résister à l’oppresseur.

Se dressant de toute sa taille
Et le cachant contre son sein,
Elle est prête à livrer bataille :
La poule défend son poussin.
 
Si vous n’aimiez pas votre Hélène
Après un passé si touchant,
Votre âme serait bien vilaine,
Paul, et vous seriez bien méchant !

Mais des soins et de l’amour tendre,
Cher petit, déjà coutumier,
À la chérir, à la défendre,
Tu seras toujours le premier.

C’est notre jeune providence :
Nous puisons tous à ce trésor.
On aime, on vante sa prudence ;
Toi, tu la vantes plus encor.

Elle fut ta petite mère,
Et tu vois comme elle s’y prend
Pour être douce à son vieux père ;
Tu vois les soins qu’elle me rend.