Nos bois l’ombrageront de paix et d’harmonie.
Restez-nous pour toujours ;
Nous éterniserons l’allégresse infinie -
De vos saintes amours.
Vos cœurs, sur nos sommets, seront ce que nous sommes,
Purs, sublimes et doux ;
Car l’esprit du Seigneur qui se perd chez les hommes,
Se conserve chez nous.
Ta race est notre bien ; il faut qu’elle renaisse !
Sous ces bois triomphants,
Le souffle vigoureux qui forma ta jeunesse
Bercera tes enfants.
Ils croîtront parmi nous libres d’indignes chaînes,
De rêves amollis ;
Nous voulons leur donner la vigueur de nos chênes ;
La candeur de nos lis.
Il faut qu’en les voyant jouer parmi le seigle,
Groupe agile et hardi,
Le passant sache bien que dans le nid de l’aigle
Leur couvée a grandi ;
Et, lorsqu’ils descendront dans l’humaine bataille,
Levant vers Dieu le front,
Qu’on les juge tes fils à leur voix, à leur taille,
Aux coups qu’ils frapperont
Il faut des hommes forts pour soutenir encore
Ce peuple qui s’en va,
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