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XVI

Une voix d’en haut vient conduire
L’hymne par cent peuples chanté ;

  • Toute âme a des sons pour la lyre

Tout front a sa part de beauté.
Écartant ses voiles austères
La nature a moins de mystères ;
Chaque homme y peut lire à son tour ;
Avec le cœur on l’étudié.
La science vole, agrandie,
Sur l’aile sainte de l’amour.

L’esprit, souverain plus paisible,
Des sens perce mieux la prison ;
Devant lui. du monde invisible
Il voit s’élargir l’horizon.
Le jour luit sur chaque problème.
L’homme écoute mieux dans lui-même
Ce verbe à notre chair uni ;
Son regard, que l’amour épure,
En Dieu contemplant la nature
Va plus avant dans l’infini.

Plus haut vers le ciel il s’élève,
Plus il descend au fond de soi,
Dans son étude et dans son rêve
Il retrouve la même l