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rcin,
Les arts dans la cité nouvelle
Arrivent en joyeux essaim.
C’est le feu qui métamorphose ;
Il fait obéir toute chose,
Il donne une âme au corps grossier ;
Du vase, à son toucher magique,
L’eau fuit d’un essor énergique
Et meut une forêt d’acier.


IX

Voyez ! un homme encore, un ouvrier fragile
A fait vivre le fer comme autrefois l’argile.
Le ciel cède, à la fin, ses secrets au Titan.
De l’antre créateur la machine animée
Sort plus rapide et mieux armée
Que Mammouth et Léviathan.

Regardez, sans terreur, sous ses noires écailles,
Du monstre obéissant palpiter les entrailles ;
Son cœur est un brasier béant comme l’enfer,
Et l’onde qui l’abreuve en vapeurs dilatée,
D’une haleine précipitée
Soulève ses poumons de fer,

Quel coursier chimérique et dévorant l’espace,
Quel dragon dans son vol, quel aigle le dépasse ?
Soit que des longs rails-ways il suive les réseaux,
Ou qu’ébréchant les flancs des larges promontoires,
Il fas