Page:Laprade - Œuvres poétiques, Les Voix du silence, 1880.djvu/196

Cette page n’a pas encore été corrigée

le ?
Ce n’est qu’un charbon vil, mais touché par le feu,
Et le feu c’est l’agent du soleil et de Dieu.


VIII

Le feu, le vrai nom, le symbole
De l’amour souverain moteur !
Il s’élance avec la parole
De la lèvre du Créateur.
Verbe qui rayonne et pénètre,
Dans l’espace à flots sème l’être,
Il est l’éternelle action,
Le feu, père de toute force,
Qui de ce globe ouvre l'écorce,
Élément de l’expansion !

La vie en flammes jaillissantes
Court sur la terre et dans les cieux,
Des sphères d’or retentissantes
Le feu fait tourner les essieux ;
C’est l’amour du Dieu qui nous aime ;
Il est sorti de son sein même,
Il a fécondé le chaos ;
Il tira les cieux et la terre
Du fond de l’être solitaire
Dont l’esprit flottait sur les eaux.

Dès qu’à l’homme enfant le révèle
Du génie un heureux la