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Nous marchions, au retour, sur les gazons flétris,
Sur la feuille jaunie,
Quand J’ai vu s’allumer, dans ses yeux assombris,
L’éclair de l’ironie.

Et mon cœur se referme ! et j’oublie à jamais
Nos printemps et mes songes.
Bonheurs qu’il m’a donnés, saisons où je l’aimais,
N’étiez-vous que mensonges ?


vents d’automne.

Tenez la porte close et gardez votre cœur !
Je sens un souffle aigu, j’écoute un bruit moqueur ;
Voici les vents d’automne.
Les feuilles devant moi volent en tourbillons ;
Un brouillard glacial étend sur les sillons
Sa blancheur monotone.

Adieu, tièdes zéphyrs aux murmures discrets !
C’est la bise insolente ; elle arrache aux forêts
Des cris de mille sortes.
Je l’entends qui nous raille en ses longs sifflements…
Et j’ai fait, sous mes pieds, comme des ossements,
Craquer les branches mortes.


adah.

Je m’éveille au milieu du lointain univers
Où tu m’as entraînée.
Je cherche autour de moi, dans nos jardins déserts…
J’y suis abandonnée !