Page:Laprade - Œuvres poétiques, Les Symphonies, 1878.djvu/38

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Nous faisons respirer, sans trêves,
L’air enivrant de l’inconnu.

Quiconque à nos flots s’abandonne
Verra des palais enchantés
Où tout désir a sa couronne,
Où, par nous, jour et nuit résonne
Le plein accord des voluptés.

Si d’un regret ton cœur soupire,
Nous guérissons du souvenir.
Là, dans l’air, l’oubli se respire,
Et quiconque a vu notre empire
A refusé d’en revenir.

Suis l’instinct charmant qui t’entraîne
À jouir de nos dons secrets :
Le vent dort, la mer est sereine ;
Venez écouter de plus près
La douce voix de la Sirène.




III

AUTOMNE


adah.

C’en est fait des beaux jours ! le soleil incertain
S’est levé dans la brume.
De nos baisers d’hier, pleurant jusqu’au matin,
Je garde une amertume.