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Cette voix a changé l’agonie en extase,
Et Konrad a cru voir, dans l’azur qui s’embrase,
Rosa, la fleur mystique, aux paroles de miel.
Sur un sentier d’or pur elle descend du ciel ;
Elle vient, conduisant les patronnes qu’elle aime ;
Car cette mort sanglante est un dernier baptême,
Où les saints, accourus vers le soldat martyr.
Lavent d’un flot vermeil l’âme prête à partir.


SAINTE ÉLISABETH.

Prends, pour t’en revêtir, prends ces vivantes roses,
Ces vertus de l’amante à mon sourire écloses,
Et ces perles, don précieux
Fait des pleurs tombés de ses yeux.

Prends la couronne d’or et la palme et le trône,
Joyaux du paradis ciselés par l’aumône,
Ces bouquets d’épis et de fleurs
Cueillis au champ de ses douleurs.

Porte-les devant Dieu ! Je les ai reçus d’elle
Pour en former au ciel sa parure immortelle ;
C’est elle, au jour de l’abandon,
C’est elle, ami, qui t’en fait don.


SAINTE THÉRÈSE.

J’ai versé, dans ton cœur en flamme.
Ma charité, ce vif encens.
L’amour pur, tel que je le sens,
Donna des ailes à ton âme.