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Pour rester à toi plus entière,
Je veux être tout à mon Dieu.

Je veux souffrir pour qu’il s’apaise,
Te comptant chacun de mes pleurs.
Je veux porter ce qui te pèse,
Tout le fardeau de tes douleurs.

Laisse-moi ma chaîne éternelle ;
Rien ne saurait la délier.
Toi, pour aller où Dieu t’appelle.
Reste libre de m’oublier.

Et si, jamais, un cœur plus digne
T’offrait de plus belles amours,
Aime une autre, je m’y résigne,
Et tu seras béni toujours.

Au ciel on n’a pas de rivales ;
Tout est si grand, tout est si pur !
Les âmes sont toutes égales
Devant Dieu dans l’immense azur.

Tu m’y reconnaîtras, je pense,
Aux ardeurs vives de ma foi.
Et j’irai, pour ma récompense,
M’asseoir, là-haut, plus près de toi.


KONRAD.

Où cherches-tu le ciel ? nous l’avons dans nos âmes !
Ici point de regrets ou d’espoirs superflus ;