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Pourvu que ton cœur m’y réponde,
Notre champ est mon univers ;
J’ai mon paradis en ce monde
Tant que tes bras m’y sont ouverts ;

Tant que Dieu garde et que prospère
De nos fils le riant essaim ;
Tant que je puis, devant leur père,
Les presser tous contre mon sein.

Par eux, dans le deuil où nous sommes,
Laisse ton cœur se ranimer ;
Vis pour en faire un jour des hommes ;
Moi je leur enseigne à t’aimer.


FRANTZ.

À genoux, mes enfants, priez, pleurez près d’elle,
Que nos morts soient joyeux !
Sa voix fait tressaillir la terre maternelle
Pleine de vos aïeux.

Donnez-leur, ô mes fils, à tous ces morts augustes,
Vos premières douleurs.
Vous devez un sang pur aux vertus de ces justes ;
Qu’ils aient au moins vos pleurs !

Leur austère travail a fondé ce domaine,
Ce champ qui vous nourrit ;
Leur sagesse a glané dans la sagesse humaine
Le pain de votre esprit.