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Viens t’enlacer au cou du père et de l’amant,
Viens, tous les jours plus belle !

Baise aux bras de l’époux notre ange au front vermeil,
Ce fils qu’on nous envie,
Et qui fait rayonner d’espoir et de soleil
L’automne de ma vie.


L’ENFANT.

L’enfant est roi parmi nous
Sitôt qu’il respire ;
Son trône est sur nos genoux
Et chacun l’admire.
Il est roi, le bel enfant !
Son caprice est triomphant
Dès qu’il veut sourire.

C’est la gaîté du manoir.
Jadis solitaire ;
Ses yeux éclipsent, le soir,
Notre lampe austère.
C’est la primeur du verger,
L’agneau blanc cher au berger,
La fleur du parterre.

Il fait de ses cheveux d’or
L’anneau qui nous lie ;
Il fait qu’on espère encor
Il fait qu’on oublie.
Lorsqu’un orage a grondé,