Page:Laprade - Œuvres poétiques, Les Symphonies, 1878.djvu/146

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


C’est la voix du monde champêtre,
L’aspect des prés verts, du lac bleu,
Qui vous feront le mieux connaître
Et chérir la bonté de Dieu.

Aimez donc les bois, la fontaine,
L’étang bordé de longs roseaux,
Les petites fleurs, le grand chêne,
Tout peuplé de joyeux oiseaux.

L’air parle sous sa fraîche voûte ;
Le nid chanteur, dès son réveil,
Au pieux enfant qui l’écoute
Donne toujours un bon conseil.

Enfant qui devez être un homme,
Les bois vous diront des secrets ;
Venez, il faut que je vous nomme
Les grandes vertus des forêts.

Préservant la paisible enfance
De nos désirs et de nos maux,
L’ombre, la fraîcheur, le silence
S’éternisent sous ces rameaux.

Le chêne, aux jours d’ardeurs brûlantes,
— Pour que tout vienne en sa saison, —
Garde, à ses pieds, les jeunes plantes
D’une précoce floraison.

Aimez cet arbre aux fortes branches ;
Voyez, sous son feuillage épais,