Sa maison n’a plus une seule pierre
Pour marquer la fosse où sa mère dort.
Après son exil, au moins, l’hirondelle
Revient, sous le chaume, à son même nid ;
Toi, tu partiras, moins heureuse qu’elle,
Pour ne plus revoir ta tour de granit.
Nul homme, aujourd’hui, ne sème et ne cueille
Comme ses aïeux au même sillon ;
Le chêne est mobile autant que la feuille ;
Tout roule entraîné dans le tourbillon.
Viens ! sous l’arceau qui reste à la vieille chapelle,
Sous cet abri qui tombe ainsi que les grands bois ;
Viens, dans l’ombre où l’esprit des aïeux te rappelle,
Prie et pleure encore une fois.
Tu vas voir des autels se disperser la pierre ;
Ton Dieu n’a plus d’asile et fuit l’homme vainqueur ;
Si tu connais encor la soif de la prière
Emporte ton Dieu dans ton cœur !
Ce chef-d’œuvre béni de l’artiste et du prêtre
Avec l’antique foi, demain, va s’écrouler.
Pleure et frappe ton front ! car tes mains ont, peut-être
Aidé ce siècle à l’ébranler.
Mais puisque la douleur à nos pieds te ramène.
Défends nos saints débris contre un passant moqueur ;