VII
À UN MORT
Sur sa tombe lointaine et que rien ne protège,
Entassant la poussière et les rameaux flétris,
Dix ans viennent de fuir, fertiles en débris ;
Dix ans sur sa mémoire ont répandu leur neige.
Son nom, toujours présent et baigné de nos pleurs,
Reste écrit dans ma vie à la plus belle page.
Ami ! mon cœur, si plein de nouvelles douleurs,
Garde encore une place où saigne votre image.
Que de fois dans ce cœur vous fûtes invoqué !
À chaque jour d’épreuve, à chaque éclair de joie !
En ces temps où tout homme hésite sur sa voie,
Ô ferme esprit, combien vous nous avez manqué !
J’aimais cette raison puissante et familière ;
J’avais en vous la force appuyant le conseil,
Car l’amitié du sage est comme le soleil ;
Elle a sa chaleur vive et sa douce lumière,