Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/60

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

médiocrité en ce genre, mais on admire le sublime. Un petit corrupteur, un libertin ordinaire, sera toujours commun, on le critiquera, on le condamnera, on le méprisera ; un grand corrupteur, un libertin de marque sera toujours grand, il aura des curieux et des envieux, voire même des admirateurs. Vous êtes un petit écrivain, mais un grand naturaliste, ne craignez rien, votre place est faite, vous avez des amateurs, vous en aurez toujours.



Ses débuts littéraires

Ces jalons posés, et ils étaient nécessaires pour expliquer le tempérament littéraire de cet écrivain qui, pauvre à ses débuts, semble vouloir se consoler de ses misères par les rêves de la poésie et les gaîtés de contes joyeux imités d’Alfred de Musset, et qui, riche, le succès battant son plein à sa porte, pimente les voluptés attiédies de sa vie luxueuse par la crudité descriptive des vices et des misères les plus bas et les plus crapuleux. On ne peut expliquer cette antithèse de procédé que par un déséquilibrement intellectuel ou un manque de sens moral : dégénérescence des facultés ou exploitation d’un genre. Or, comme son talent a plutôt