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daigne lire ; incapable d’être corrigé par cette peinture qu’il ne lira pas. »

Ces lignes me semblent si bien convenir au prétendu inventeur du naturalisme et à ses adeptes, qu’il m’a été impossible de ne pas prier le célèbre moraliste de les leur répéter : un naturel comme lui vaut tous les naturalistes comme eux.

Dans ce portrait, j’ai cherché à saisir les côtés saillants ou voyants qui peuvent indiquer le caractère de l’homme et de l’écrivain, mais j’ai si peu l’intention de leur donner une valeur absolue que je m’empresse de reconnaître qu’Émile Zola a une science descriptive et des qualités de style qu’on ne pourrait deviner sur cette figure sombre et fermée. On ne voit point son œil étinceler des vives lumières qui inondent ses paysages, ni sa figure se muscler sous l’effort de l’observation et de la recherche. Sa physionomie annonce plutôt le bourgeois qui thésaurise que le romancier, hardi et sans frein, qui innove. Allez vous fier après cela aux apparences du portrait et aux pronostics du caractère !

Les milieux ambiants qui encadrent Émile Zola pouvant être un cas intéressant pour les gens qui cherchent, dans la vie des hommes et dans les objets dont ils s’entourent, les explications des mystères de leur esprit, je donne, à titre de curiosité, ces extraits de sa biographie par Guy de Maupassant, page 28 :