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L’HOMME

La physionomie n’est pas une règle qui nous soit donnée pour juger des hommes : elle nous peut seulement servir de conjecture. La figure est le moule imparfait, souvent même trompeur, du caractère et de l’esprit ; mais comme il y a certaines affinités entre le physique et le moral, Émile Zola me permettra d’en faire l’expérience sur son portrait. En ce faisant, je vise plutôt à la curiosité qu’à la vérité, j’examine un document humain dans ses diverses évolutions, mais sans en tirer les conséquences rigoureuses de l’observation expérimentale.

Émile Zola n’est ni grand, ni petit, il est moyen ; la tête est forte, massive, beaucoup du faune antique, moins les oreilles ; le front droit, carré ; l’œil profond et dur ; les sourcils, deux accents graves, sur un nez large ; la lèvre lourde, sensuelle, nerveuse, plus prompte à l’ironie qu’au sourire ; la barbe courte, épaisse, aiguillonnante, zébrée de fils blancs sur fond noir ; les épaules larges ;