Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/27

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Émile Zola

Pour les curieux qui aiment à deviner l’homme dans l’enfant et juger l’écrivain d’après l’homme, je vais esquisser, à grands traits, son portrait actuel, le faisant suivre, à titre de documents explicatifs, de détails courts mais précis sur sa naissance, son origine, son enfance, sa jeunesse, ses études, ses échecs universitaires, ses débuts littéraires, son emploi aux docks et chez MM. Hachette, libraires, sa collaboration dans les journaux, et enfin son œuvre entière. Le meilleur commentaire d’un livre, c’est la vie de son auteur, illustrée de sa figure.

Les livres sont comme les hommes, ils ont leur berceau et leur tombe, et souvent ils meurent comme ils ont vécu, dans la honte ou la gloire de leur vie : nés dans le ruisseau, ils y retournent. Examinons, d’après la vie de Zola, ce que sera celle de ses livres ; d’après son passé, jugeons leur avenir. Le mauvais livre, voilà l’ennemi, l’ennemi sans dignité, sans délicatesse, sans honneur ; l’ennemi implacable et destructeur ; sus sur lui. Quel que soit son drapeau : classicisme, romantisme, réalisme, naturalisme, zolatisme, décadentisme, il ne sert qu’une puissance : la puissance du mal, l’immoralité.