la vérité. Au reste, si cette étude égratigne légèrement sa vanité, il aura de quoi s’en consoler, car elle lui rendra en publicité ce qu’elle emprunte, malgré lui, à sa superbe modestie.
J’ai la conviction que ma critique, aussi osée et indiscrète qu’elle lui paraisse, sera encore plus modérée et plus pondérée que la sienne. J’ai suivi à cette intention, d’aussi près que j’ai pu, ce qu’il a écrit dans les Documents littéraires, p. 338 : « Le critique doit pénétrer profondément dans le cœur et dans l’âme de l’écrivain, » et dans Mes haines, p. 64 : « Que les œuvres de l’esprit, dans leurs diverses manifestations, suivent constamment l’état de santé ou de maladie du corps. C’est une véritable question littéraire. » Je crois bien que c’est une question littéraire importante : mens sana, in corpore sano ; on pourrait même affirmer qu’elle est capitale : la santé de l’esprit procède certes de celle du corps. Combien ne trouve-t-on pas, dans les livres, de maladies littéraires qui ne peuvent s’expliquer et ne se comprennent que par les maladies physiques des écrivains ; heureux encore les lecteurs quand elles ne sont ni contagieuses ni épidémiques et qu’ils n’ont pas à en redouter le virus ou à en subir la communication ! Un livre malade et contaminé, quand il est tiré à cent cinquante mille exemplaires, inocule, règle générale, son mal