Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/24

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pilée, d’autres qui font du lait avec de la cervelle de cheval ; tous ces industriels gagnent de l’argent. Zola, lui, triture les feuillets d’un livre de Claude Bernard, il les graisse avec sa prose spéciale et il débite le tout avec une étiquette aussi baroque que vide de sens ; cela lui a déjà, dit-on, pas mal rapporté… »

J’ai tenu à reproduire cette appréciation d’un homme du métier, élève du plus grand physiologiste des temps modernes ; il pouvait mieux que personne stigmatiser ce singe de Claude Bernard, qui essaye de justifier la forme et l’esprit de ses élucubrations littéraires en se proclamant son disciple et son continuateur. Je reviendrai plus loin à cette question, en exposant sa méthode scientifique, mais il était nécessaire, avant d’aborder l’auteur, de déposer sa carte d’introduction à la porte de sa biographie.

Cette profession de foi s’imposait, je la devais à mes lecteurs, à mes futurs biographiés, ensuite et surtout à celui qui ouvre ces études biographiques et littéraires. Critique passionné, il a l’attaque violente et la riposte virulente. Il fallait, même dans son intérêt, l’avertir de la franchise et de la loyauté de mes intentions et de mon but. Maintenant s’il se fâche, c’est son affaire, il prouvera que son naturel est aussi naturaliste que ses livres, et qu’il a plus en souci de défendre sa marchandise que d’entendre