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qui mourra le premier de Zola ou de ses œuvres

La question ainsi posée, et je ne pouvais guère la poser autrement, puisque je m’occupe de l’homme et de l’œuvre, me semble facilement résolue ; je suis critique et non médecin, par conséquent j’incline à croire que sa santé est meilleure que celle de ses livres et qu’il vivra plus longtemps qu’eux. Tant mieux pour lui, ce n’est pas désagréable, dit-on, de vivre quand on a tout à souhait ou à peu près : on ne meurt pas d’un fauteuil… rentré quelque part ; et tant mieux pour la société que ses livres s’en aillent avant lui ; elle y gagnera en idéalisme ce qu’elle perdra en naturalisme, si on peut appeler cela une perte. Du succès payé en espèces sonnantes et de la gloire touchée au comptant, c’est de l’immortalité escomptée d’avance à forts intérêts : on n’a rien à espérer de la postérité, c’est le cas de Zola. Toute son œuvre, en dehors de la série des Rougon-Macquart, de ses droits d’auteur dramatique et de ses droits de reproduction et de traduction, n’a produit dans les journaux que vingt-cinq centimes la ligne et cinquante centimes par chaque volume imprimé ; mais comme cela forme dix-huit volumes dont