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étrangères et articles de journaux. Je me suis astreint à un travail régulier, et il est rare que je m’en écarte ; de la sorte, quand tous mes documents sont préparés, quand toutes mes recherches sont terminées et quand toutes mes observations sont faites, il faut à peu près un égal espace de temps pour livrer mes volumes à la publicité.

Ainsi, généralement, je publie un roman par an ; néanmoins, vous avez pu constater que Nana a paru beaucoup plus d’un an après Une page d’amour. Tout cela dépend surtout des recherches inhérentes au sujet. Il est faux, d’ailleurs, que je livre jamais rien au hasard. Je suis, avant tout, soucieux de la vérité dans l’action et de l’exactitude dans les détails. Si les principaux épisodes de l’ouvrage, ceux-là qui donnent matière aux descriptions, doivent inévitablement se produire, ces épisodes ne sont point amenés par le hasard, comme l’a prétendu un journaliste anglais, mais par des circonstances étudiées, calculées, préparées et bien définies.

Ils ne nuiront jamais au développement de l’œuvre et ne se trouveront jamais en opposition avec les types caractéristiques du roman. Au surplus, je ne lance jamais ces derniers dans la bataille sans les avoir armés du pied en cap. Tout est prévu, déterminé, réglé. Je sais encore plus où ils iront que d’où ils partent. Ils ne traversent pas, au ha-