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dont use le médecin en touchant à la gangrène. Si le crime et la vertu sont des produits de notre fabrication, pourquoi publier des recettes pour augmenter l’usage de l’un et pour frelater l’autre ? La description immonde et exagérée des passions humaines n’est pas le remède des infirmités morales ; elle les excite et les envenime au lieu de les corriger.



La genèse littéraire de Zola

De l’homme et du système, je passe à sa méthode de travail ; dès l’instant qu’on connaît l’ouvrier et la marchandise dont il s’occupe, n’est-il pas nécessaire de savoir comment il la travaille ? Comme chaque méthode répond au tempérament et à l’originalité de tout écrivain, je vais, d’après MM. Edmondo de Amicis, Paul Alexis et Fernand Xau, démonter le mécanisme du talent de Zola et exposer le jeu intime de ses rouages. M. de Amicis fait ainsi parler le d’Hozier des Rougon-Macquart : « Voici comment je fais un roman. Je ne le fais pas précisément, je le laisse se faire lui-même. Je ne sais pas inventer des faits : ce genre d’imagination me manque absolument. Si je me mets à ma table pour chercher une intrigue, un canevas quelconque de roman, j’y reste trois jours à