Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/166

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

expérimental, p. 208-209). — « Au sens du réel, il faut joindre le sens du rendu, son expression personnelle » (le même, p. 212). — « Le mécanisme de l’originalité dépend de cette expression personnelle. La pureté de la forme n’est pas une nécessité absolue de l’originalité dans l’expression ; il faut surtout une tonalité individuelle, une caractéristique personnelle » (le même, p. 217). — « Dit-on assez de sottises sur ce pauvre naturalisme ! Si je réunissais tout ce qu’on publie sur la question, j’élèverais un monument à l’imbécillité humaine. Écoutez tout ce monde : « Ah ! oui, les naturalistes, ces gens qui ont des mains sales, qui veulent que tous les romans soient écrits en argot et qui choisissent de parti pris les sujets les plus dégoûtants, dans les basses classes et dans les mauvais lieux. Mais, pas du tout, vous mentez ! J’ai appelé naturalisme le large mouvement analytique et expérimental qui est parti du xviiie siècle et qui s’élargit si magnifiquement dans le nôtre… Le naturalisme ne m’appartient pas, il appartient au siècle. Il agit dans la société, dans les sciences, dans les lettres et les arts, dans la politique. Il est la force de notre âge » (le même, p. 255). — « Où te quand m’a-t-on surpris en train de boucher le ciel de la fantaisie, de nier chez l’homme le besoin de mentir, d’idéaliser, d’échapper au réel ? J’accepte tout l’homme, seulement je l’explique par la science » (le même, p. 261).