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jour, etc., pourvu que son nom se dise et se répète. Mon livre même qui, en plus d’un endroit, le juge, comme il a jugé les autres, lui agréera au fond plus qu’il ne le fâchera, parce qu’il lui fait de la réclame ; et s’il l’éreinte, ce ne sera pas tant la colère que le besoin d’affirmer et de corser la vente de ses œuvres, qui chargera sa plume de fiel et de rage. Aussi, tenez-vous bien, hôtes immobiles et silencieux de Mazarin, car il compte tirer de vos refus sa réclame la plus fructueuse. On a donné plus d’une raison de la mauvaise volonté de l’Académie à l’égard de Zola ; les uns ont dit qu’il y avait un filet de jalousie contre l’inventeur de la célèbre famille des Rougon-Maquart ; les autres, qu’il y a matière à réfléchir, avant de fréquenter l’inaltérable Coupeau et le venteux Jésus-Christ ; et tous, que Nana, Gervaise et leurs nombreuses amies et commères, sans compter leurs maris et leurs amants, ne pouvant, en raison de leur nombre, assister au triomphe académique de l’auteur qu’elles avaient illustrées, les académiciens avaient décidé de surseoir à sa nomination jusqu’à extinction complète de cette encombrante famille. Ces raisons sont peut-être bonnes, mais moi, qui, depuis longues années, suis le voisin des académiciens et qui les connais assez bien, j’incline à croire qu’il y a plutôt un peu de craintive paresse que tout autre motif dans l’exclusion persistante de Zola. Ils sont si en