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tions de criminalité, n’est-ce pas là être les ouvriers les plus utiles et les plus moraux du travail humain ? » (p. 24). — « Si notre besogne, parfois cruelle, si nos tableaux terribles avaient besoin d’être excusés, je trouverais encore chez Claude Bernard cet argument décisif : « On n’arrivera jamais à des généralisations vraiment fécondes et lumineuses sur les phénomènes vitaux qu’autant qu’on aura expérimenté soi-même et remué dans l’hôpital, dans l’amphithéâtre et le laboratoire, le terrain fétide ou palpitant de la vie… » Charlatan ! va, qui confond, avec intention de tromper sur sa marchandise naturaliste, les phénomènes vitaux avec les phénomènes moraux, qui met le cadavre puant de l’esprit, de l’intelligence, de la vie morale, à côté du cadavre physique de l’homme mort et du cadavre vivant, palpitant, de l’animal sous le scalpel de la vivisection. La plume du romancier serait-elle plus habile que le bistouri du médecin et trouverait-elle l’abcès de la pensée criminelle, le virus de la passion, la congestion de l’amour et la constipation de la charité… quand le chirurgien ne peut arrêter les ravages de la tuberculose et surprendre un des mille secrets de la mort ? Mais si vous croyez que les phénomènes moraux obéissent aux mêmes lois que les phénomènes vitaux, qu’ils sont les produits d’un facteur organique, qu’ils dépendent, par exemple,