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effacer le réel, ni le possible tuer l’être ; loin d’animaliser davantage l’homme, leur mission est d’élever sa nature en la spiritualisant : l’homme est déjà vilain, ne le faites pas pis.

Au risque de me répéter parfois, je dois insister sur ce fait, que plus le naturalisme s’insurge contre le romantisme, plus il s’en rapproche, même par ses différences… voulues. Victor Hugo a déclaré que le romantisme était le libéralisme en littérature… ; qu’il fallait mettre le marteau dans les théories, les poétiques et les systèmes. Jetons à bas ce vieux plâtrage qui masque la façade de l’art… « Il n’y a d’autres règles que les lois générales de la nature, qui planent sur l’art tout entier, et les lois spéciales qui, pour chaque composition, résultent des conditions d’existence propres à chaque sujet » (préface de Cromwvel, p. 15). — Zola déclare que le naturalisme en littérature est un coin d’une certaine nature (le moins propre) qu’il expérimente, en la plaçant sous l’objectif invariable de son tempérament : « L’art est un coin de la nature, vu à travers un tempérament. » — « Le roman expérimental est une conséquence de l’évolution scientifique du siècle ; il continue et complète la physiologie ; il substitue à l’étude de l’homme abstrait, de l’homme métaphysique, l’étude de l’homme naturel, soumis aux lois physico-chimiques et déterminé par les influences