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CHŒUR.
––––––Viv’ ces beautés sans égale !
––––––Viv’ les dames de la halle !
RAFLAFLA.
DEUXIÈME COUPLET.
––––––Le noble éclat du diadème
––––––N’y pare point de sa splendeur,
––––––Ra, fla, fla, fla, fla, fla, fla.
––––––Les attraits de celle qu’on aime !
––––––C’est le séjour de la candeur,
––––––Ra, fla, fla, fla, fla, fla, fla.
––––––On y trouv’ des choux, des carottes,
––––––D’ frais appas, des oignons en bottes
––––––C’est l’ paradis d’ Mahomet.
––––––Et j’viens offrir mon bouquet
––––––Ra, fla, fla, fla, fla, fla, fla.
––––––À ces beautés sans égale !
––––––À mesdames de la halle !
bis
CHŒUR.
––––––Viv’ ces beautés sans égale !
––––––Viv’ les dames de la halle !

(Il offre un bouquet aux Dames de la halle, qui lui font une gracieuse révérence. — Raflafla fait un commandement avec sa canne, à ses tambours, qui défilent devant le public et sortent par la gauche sur la reprise du chœur.)

REPRISE DU CHŒUR.
––––––Ach’tez nos légum’s et nos fruits, etc.

(Tout le monde s’éloigne très-lentement, excepté Mme  Madou et Mme  Beurrefondu, qui restent en scène et s’occupent à leurs étals.)


Scène III.

RAFLAFLA, Mme  BEURREFONDU, Mme  MADOU.[1]
RAFLAFLA, à part, venant de gauche.

Il me faut z’un magot de deux mille pour payer la cantine ; essayons d’attendrir le cœur de l’une de ces beautés…

Mme  BEURREFONDU, descendant en scène.

Monsieur Raflafla, c’est-y bien pour nous cette sérénade ?

RAFLAFLA.

Oui, belles dames.

Mme  MADOU.

C’est d’une galanterie !

RAFLAFLA.

C’est z’à cette seule fin de fêter vos charmes, z’avec lesquels je suis incomparablement votre admirateur, Raflafla, tambour major du premier des gardes-françaises !

Mme  BEURREFONDU.

Ah ! monsieur Raflafla, vous êtes bien comprometteur !

RAFLAFLA, bas à Mme  Beurrefondu.

Pourquoi z’êtes-vous si cruelle ?

Mme  MADOU.

Ah ! que les hommes sont donc entrepreneurs auprès du sesque !

  1. Mme  Madou, Raflafla, Mme  Beurrefondu.