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Opinionum commenta dolet dies, naturæ judicia confirmat.
Cic. de Nat. Dcor.
Après avoir exposé dans les livres précédens, les loix des
mouvemens célestes, et celles de l’action des causes motrices ;
il
nous reste à les comparer, pour connoître les forces qui animent
les corps du systême solaire, et pour nous élever sans hypothèse
et
par des raisonnemens géométriques, au principe général de la
pesanteur dont elles dérivent. C’est dans l’espace céleste, que
les
loix de la mécanique s’observent avec le plus de précision :
tant de
circonstances en compliquent les résultats sur la terre, qu’il
est
difficile de les démêler, et plus difficile encore de les
assujétir au
calcul. Mais les corps du systême solaire, séparés par d'immenses
distances, et soumis à l’action d’une force principale dont il
est aisé
de calculer les effets, ne sont troublés dans leurs mouvemens
respectifs, que par des forces assez petites pour que l’on ait
pu
embrasser dans des formules générales, tous les changemens que la
suite des temps a produits et doit amener dans ce systême. Il ne
s’agit point ici de causes vagues, impossibles à soumettre à l'analyse,
et que l’imagination modifie à son gré, pour expliquer les
phénomènes. La loi de la pesanteur universelle a le précieux
avantage
de pouvoir être réduite au calcul, et d’offrir dans la
comparaison
de ses résultats aux observations, le plus sûr moyen d’en