Si l’homme s’étoit borné à recueillir des faits ; les sciences
ne
seroient qu’une nomenclature stérile, et jamais il n’eût connu
les
grandes loix de la nature. C’est en comparant entr’eux les
phénomènes,
en cherchant à saisir leurs rapports ; qu’il est parvenu
à découvrir ces loix toujours empreintes dans leurs effets les
plus
variés. Alors, la nature en se dévoilant, lui a présenté le
spectacle
d’un petit nombre de causes générales donnant naissance à la
foule
des phénomènes qu’il avoit observés ; il a pu déterminer ceux
que
les circonstances successives doivent faire éclore, et lorsqu’il
s’est
assuré que rien ne trouble l’enchaînement de ces causes à leurs
effets, il a porté ses regards dans l’avenir, et la série des
événemens
que le temps doit développer, s’est offerte à sa vue. C’est
uniquement
encore dans la théorie du système du monde, que l’esprit
humain, par une longue suite d’efforts heureux, s’est élevé à
cette
hauteur. Essayons de tracer la route la plus directe pour y
parvenir.