Page:Laplace - Essai philosophique sur les probabilités.djvu/98

Cette page a été validée par deux contributeurs.
90
essai philosophique

dans cet intervalle, finira par ne différer de la certitude que d’une quantité au-dessous de toute grandeur assignable. On peut ainsi par le calcul des probabilités, appliqué à un grand nombre d’observations, reconnaître l’existence de ces rapports. Mais avant que d’en rechercher les causes, il est nécessaire, pour ne point s’égarer dans de vaines spéculations, de s’assurer qu’ils sont indiqués avec une probabilité qui ne permet point de les regarder comme des anomalies dues au hasard. La théorie des fonctions génératrices donne une expression très simple de cette probabilité, que l’on obtient en intégrant le produit de la différentielle de la quantité dont le résultat déduit d’un grand nombre d’observations s’écarte de la vérité, par une constante moindre que l’unité, dépendante de la nature du problème, et élevée à une puissance dont l’exposant est le rapport du carré de cet écart au nombre des observations. L’intégrale prise entre des limites données, et divisée par la même intégrale étendue à l’infini positif et négatif, exprimera la probabilité que l’écart de la vérité est compris entre ces limites. Telle est la loi générale de la probabilité des résultats indiqués par un grand nombre d’observations.