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égalé . Ces rapports s’écartent sensiblement du rapport trouvé ci-dessus. En appliquant à cet écart l’analyse des probabilités, dans l’hypothèse de l’assimilation des naissances aux tirages des boules d’une urne, on trouve qu’il serait très peu probable. Il paraît donc indiquer que cette hypothèse, quoique fort approchée, n’est pas rigoureusement exacte. Dans le nombre des naissances que nous venons d’énoncer, il y a en enfans naturels 200 494 garçons et 190 698 filles. Le rapport des naissances masculines et féminines a donc été à leur égard , plus petit que le rapport moyen . Ce résultat est dans le même sens que celui des naissances des enfans trouvés ; et il semble prouver que dans la classe des enfans naturels, les naissances des deux sexes approchent plus d’être égales que dans la classe des enfans légitimes. La différence des climats du nord au midi de la France ne paraît pas influer sensiblement sur le rapport des naissances des garçons et des filles. Les trente départemens les plus méridionaux ont donné pour ce rapport, comme pour la France entière.

La constance de la supériorité des naissances des garçons sur celles des filles, à Paris et à Londres, depuis qu’on les observe, a paru à quelques savans être une preuve de la providence,