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sur les probabilités.

Une remarque importante qui tient à la grande généralité de l’Analyse, et qui permet d’étendre cette méthode aux formules et aux équations à différences, que la théorie des probabilités présente le plus fréquemment, est que les séries auxquelles on parvient en supposant réelles et positives les limites des intégrales définies, ont également lieu dans le cas où l’équation qui détermine ces limites n’a que des racines négatives ou imaginaires. Ces passages du positif au négatif, et du réel à l’imaginaire, dont j’ai le premier fait usage, m’ont conduit encore aux valeurs de plusieurs intégrales définies singulières, que j’ai ensuite démontrées directement. On peut donc considérer ces passages comme un moyen de découverte, pareil à l’induction et à l’analogie employées depuis long-temps par les géomètres, d’abord avec une extrême réserve, ensuite avec une entière confiance, un grand nombre d’exemples en ayant justifié l’emploi. Cependant il est toujours nécessaire de confirmer, par des démonstrations directes, les résultats obtenus par ces divers moyens.

J’ai nommé Calcul des fonctions génératrices l’ensemble des méthodes précédentes ; ce calcul sert de fondement à l’ouvrage que j’ai publié sous ce titre : Théorie analytique des Probabi-