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essai philosophique

que nous désignerons sous le nom de Psychologie, est sans doute une continuation de la Physiologie visible. Les nerfs, dont les filamens se perdent dans la substance médullaire du cerveau, y propagent les impressions qu’ils reçoivent des objets extérieurs, et ils y laissent des impressions permanentes qui modifient d’une manière inconnue le sensorium ou siége de la sensation et de la pensée.[1] Les sens extérieurs ne peuvent rien apprendre sur la nature de ces modifications étonnantes par leur infinie variété, et par la distinction et l’ordre qu’elles conservent dans le petit espace qui les renferme ; modifications dont les phénomènes si variés de la lumière et de l’électricité nous donnent quelque idée. Mais en appliquant aux observations du sens interne, qui peut seul les apercevoir, la méthode dont on a fait usage pour les observations des sens externes, on pourra porter dans la théorie de l’entendement humain, la même exactitude que dans les autres branches de la Philosophie naturelle.

Déjà quelques-uns des principes[2] de Psycho-


  1. Les considérations suivantes sont entièrement indépendantes du lieu de ce siége et de sa nature.
  2. Je désigne ici par la dénomination de principes, les rapports généraux des phénomènes.