Page:Laplace - Essai philosophique sur les probabilités.djvu/220

Cette page a été validée par deux contributeurs.
212
essai philosophique

le dénominateur est ce numérateur augmenté du carré de la variable. En supposant la variable égale à l’unité, ce développement se change dans la série proposée, et la fraction génératrice devient égale à  ; les règles des probabilités donneraient donc alors un faux résultat, ce qui prouve combien il serait dangereux d’employer de semblables raisonnemens, surtout dans les sciences mathématiques que la rigueur de leurs procédés doit éminemment distinguer.

Nous sommes portés naturellement à croire que l’ordre suivant lequel nous voyons les choses se renouveler sur la terre, a existé de tout temps, et subsistera toujours. En effet, si l’état présent de l’univers était entièrement semblable à l’état antérieur qui l’a produit, il ferait naître à son tour un état pareil ; la succession de ces états serait donc alors éternelle. J’ai reconnu par l’application de l’Analyse à la loi de la pesanteur universelle, que les mouvemens de rotation et de révolution des planètes et des satellites, et la position de leurs orbites et de leurs équateurs, ne sont assujétis qu’à des inégalités périodiques. En comparant aux anciennes éclipses la théorie de l’équation séculaire de la Lune, j’ai trouvé que depuis Hipparque, la durée du jour n’a pas varié d’un centième de seconde, et que la tempé-