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essai philosophique

conde, le no 2 n’est pas sorti, et la probabilité de cet évènement est . Mais l’accord des témoins exige alors qu’en cherchant à tromper, ils choisissent tous deux le numéro 2 sur les 99 numéros non sortis : la probabilité de ce choix, si les témoins ne s’entendent point, est le produit de la fraction par elle-même ; il faut ensuite multiplier ces deux probabilités ensemble, et par le produit des probabilités et que les témoins trompent ; on aura ainsi pour la probabilité de l’évènement observé dans la seconde hypothèse. Maintenant on aura la probabilité du fait attesté ou de la sortie du no 2, en divisant la probabilité relative à la première hypothèse par la somme des probabilités relatives aux deux hypothèses ; cette probabilité sera donc , et la probabilité de la non-sortie de ce numéro et du mensonge des témoins sera .

Si l’urne ne renfermait que les numéros 1 et 2, on trouverait de la même manière pour la probabilité de la sortie du no 2, et par conséquent pour la probabilité du mensonge des témoins, probabilité quatre-vingt-quatorze fois au moins plus grande que la précédente. On voit par là combien la probabilité du mensonge des témoins diminue, quand le fait qu’ils attestent est moins probable en lui-même. En effet, on conçoit qu’a-