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être observée, décrira ou une ellipse très allongée, ou une hyperbole qui, par la grandeur de son axe, se confondra sensiblement avec une parabole dans la partie que l’on observe ; il n’est donc pas surprenant que jusqu’ici l’on n’ait point reconnu de mouvemens hyperboliques.

L’attraction des planètes, et peut-être encore la résistance des milieux éthérés, a dû changer plusieurs orbes cométaires dans des ellipses dont le grand axe est moindre que le rayon de la sphère d’activité du Soleil ; ce qui augmente les chances des orbes elliptiques. On peut croire que ce changement a eu lieu pour la comète de 1759, et pour la comète dont la période n’est que de douze cents jours, et qui reparaîtra sans cesse dans ce court intervalle, à moins que l’évaporation qu’elle éprouve à chacun de ses retours au périhélie ne finisse par la rendre invisible.

On peut encore, par l’analyse des probabilités, vérifier l’existence ou l’influence de certaines causes dont on a cru remarquer l’action sur les êtres organisés. De tous les instrumens que nous pouvons employer pour connaître les agens imperceptibles de la nature, les plus sensibles sont les nerfs, surtout lorsque des causes particulières exaltent leur sensibilité. C’est par leur moyen qu’on a découvert la faible électricité que déve-