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recherche, et je donnai les équations différentielles du mouvement de la mer, en supposant qu’elle recouvre la terre entière. En me rapprochant ainsi de la nature, j’eus la satisfaction de voir que mes résultats se rapprochaient des observations, surtout à l’égard du peu de différence qui existe dans nos ports, entre les deux marées syzygies solsticiales d’un même jour. Je trouvai qu’elles seraient égales, si la mer avait partout la même profondeur ; je trouvai encore qu’en donnant à cette profondeur des valeurs convenables, on pouvait augmenter la hauteur des marées dans un port conformément aux observations. Mais ces recherches, malgré leur généralité, ne satisfaisaient point aux grandes différences que présentent, à cet égard, des ports même très voisins, et qui prouvent l’influence des circonstances locales. L’impossibilité de connaître ces circonstances et l’irrégularité du bassin des mers, et celle d’intégrer les équations aux différences partielles qui y sont relatives m’a forcé d’y suppléer par la méthode que j’ai ci-dessus indiquée. J’ai donc cherché à déterminer le plus de rapports qu’il est possible entre les forces qui sollicitent toutes les molécules de la mer et leurs effets observables dans nos ports. Pour cela, j’ai fait usage du