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Si est infini, on a

Si c’est-à-dire si l’existence du fait est aussi probable que sa non-existence, on a

En général, à mesure que la chaîne traditionnelle se prolonge, approche indéfiniment de sa limite limite qui est la probabilité, a priori, de la sortie du no Le terme de l’expression de est donc ce que la chaîne des témoins ajoute à cette probabilité. On voit ainsi comment la probabilité s’affaiblit à mesure que la tradition se prolonge. À la vérité, les monuments, l’imprimerie et d’autres causes peuvent diminuer cet effet inévitable du temps ; mais ils ne peuvent jamais entièrement le détruire.

Si l’on a deux chaînes traditionnelles, chacune de témoins, si l’on suppose les témoins de ces chaînes également véridiques et si le dernier témoin de l’une des chaînes s’accorde avec le dernier de l’autre à affirmer la sortie du no on aura la probabilité de cette sortie, en substituant pour et dans la formule du numéro précédent, qui devient par là

49. Considérons deux témoins dont et soient les véracités respectives. On sait que tous deux ou du moins l’un d’eux, sans être contredit par l’autre qui, dans ce cas, n’a point prononcé, affirment que le no est sorti d’une urne qui en renferme le nombre En supposant toujours qu’on n’a extrait qu’un seul numéro, on demande la probabilité de la sortie du no

Soient et les probabilités respectives que les témoins prononcent. On ne peut faire ici que les quatre hypothèses suivantes : 1o les deux témoins prononcent et disent la vérité ; 2o les deux témoins prononcent