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donc tous ces produits, leur somme, que nous désignerons par sera ce que je nomme ici fortune morale viagère.

Supposons maintenant que et placent la somme de leurs capitaux sur leurs têtes, et que cela produise une rente viagère ϐ’, réversible au survivant. Tant que et vivront, chacun d’eux ne touchera que de rente viagère, et leur fortune morale annuelle sera En la multipliant par la probabilité qu’ils vivront tous deux à la fin de l’année probabilité égale à la somme de ces produits pour toutes les valeurs de sera la fortune morale viagère de relative à la supposition de leur existence simultanée ; cette fortune est donc

La probabilité que existera seul à la fin de la ième année est sa fortune morale viagère relative à son existence après la mort de qui rend sa fortune morale annuelle égale à ϐ’, est donc

La somme de ces deux fonctions

sera la fortune morale viagère de dans l’hypothèse où et placent conjointement leurs capitaux.

Si l’on compare cette fortune à celle que nous venons de trouver dans le cas où ils placent séparément leurs capitaux, on voit qu’il y aura pour de l’avantage ou du désavantage à placer conjointement, suivant que

sera plus grand ou moindre que Pour le savoir, il faut